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La descente du bois nécessaire à la construction des navires royaux

Voici un bref rapide de l'histoire des radeliers sur la Durance, qui ont marqué la vie des Hautes-Alpes et plus globalement l'histoire de France. Un évènement annuel reconstitue ce métier (fin mai / début juin).

 

Les radeliers de la Durance : une pratique qui a perdurée jusqu'au début 20ieme siècle

Voici une activité qui a disparu depuis un peu plus d'un siècle (quelques années avant la guerre de 1914-1918), avec l'avènement du transport sur Rail et des routes carrossables : les radeliers.

Et pourtant les radeaux ont navigué sur la Durance depuis le Moyen-Age :

  • Ils transportaient par flottage sur 260km de voies navigables, des marchandises, parfois des passagers, mais surtout des "grumes" de bois nécessaires
    • A la construction navale de la Marine Royale notamment pour les chantiers navals de Toulon / Marseille (mâts, bordées et ponts de vaisseaux, gréements, rames de galère, etc.) pour les bâtiments de la Royale
    • Aux charpentes ou chaffage des maison/bâtiments des cités provençales
  • Il leur fallait 3 à 4 jours pour ralier depuis les Hautes-Alpes la Provence (Arles/Bouches du Rhône notamment, en passant par Sisteron dans les Alpes du Haute-Provence), et acheminer/livrer la "marchandise" si précieuse pour l'économie et la flotte militaire du Royaume. A l'époque, la retenue de Serre-Ponçon n'existait pas, barrage et lac du coup non plus !
  • A l'aide de radeaux construits à base d'épicea local, très léger, permettant d'aller plus vite que le courant

Et ce bois descendu, c'était notamment le Mélèze du Queyras (réputé imputrefiable), mais aussi le sapin de la forêt de Boscodon,  le noisetier, etc. haut-alpins. Les radeliers descendaient par flottage d'importantes, lourdes et volumineuses pièces de bois, se guidant grace à leurs rames avant/arrière. Les plus gros radeaux (15 à 20 tonnes) étaient même descendus lors des grosses crues. Les différentes pièces de bois étaient assemblées avec ingéniosité à l'aide de réortes, les radeaux étaient guidés par des rames imposantes fixées à l'avant et à l'arrière.

La descente par flottage a permis ainsi d'accélérer les échanges, en évitant les routes sinueuses et cabossées, et notamment de livrer le bois réputé des Hautes-Alpes :

  • notamment des troncs de Mélèze (réputé imputrefiable), mais aussi de pins cembro ou d’épicéas du Queyras
  • mais aussi le sapin des forêts domaniales de l'Embrunais (Boscodon) ou des Baronnies (Durbon),  le noisetier, etc. haut-alpins.

Les radeliers descendaient ainsi par flottage d'importantes, lourdes et volumineuses pièces de bois, se guidant grace à leurs rames avant/arrière. Les plus gros radeaux (15 à 20 tonnes) étaient même descendus lors des grosses crues. Les différentes pièces de bois étaient assemblées avec ingéniosité à l'aide de réortes, les radeaux étaient guidés par des rames imposantes fixées à l'avant et à l'arrière.

Au delà, la radellerie a fortement marqué les familles haut-alpines, de part la dangereusité du métier (maîtriser le radeau dans les eaux tumultueuses et dangereuses de la Durance), bref une formidable aventure humaine, ancrée dans l'historique et l'inconscient collectif local.

Aujourd'hui, la Durance est naviguée uniquement par les Rafts et les Kayaks ! Mais chaque année depuis près de 20 ans, les haut-alpins aiment se retrouver avant l'été pour acclamer les rameurs qui descendent sur leurs drôles d'embarcation, habillés en vêtement d'époque, grâce à ces passionnés qui font revivre cette pratique ancestrale, qui a marqué le teritoire, lors d’une grande reconstitution historique annuelle "Les Radeliers de la Mémoire".

Vous trouverez 2 stèles commemoratives : une à Saint-Clément, une autre le long de la Durance côté Plan d'Eau, c'est là que l'évènement annuel se termine.

Cette tradition commémorative n'est pas que haut-alpine, puisque 17 associations existent en Europe Centrale et organisent un rassemblement annuel régulièrement, pour présenter au public cette tradition et fêter le saint patron Saint Jean Népomucène.

Les radeliers sont inscrits depuis le 1er décembre 2022 au Patrimoine Mondial de l'Humanité (Unesco). L'Unesco reconnait ainsi les Radeliers comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité. La demande avait été déposée par une candidature commune de plusieurs pays européens (Autriche, Allemagne, Tchecoslovaquie, Lettonie, Pologne, Espagne, mais pas la France). De quoi mettre en avant la tradition ancestrale du transport par flottage du bois en Europe.

 

La reconstitution des radeaux : revivre l'ambiance du début du 20ième siècle

L'Association des Radeliers de la Durance, créee en 1993 et basée à Embrun, défend ce patrimoine et le maintien des connaissances de ce métier. Elle cherche même fonder une maison des radliers dans l'Embrunais (au Pont Neuf).

Cette reconstitution de la  descente de la Durance s'effectue chaque année fin mai/début juin via des radeaux construits de manière identique aux radeaux qui navigaient sur la Durance au début du 20e siècle :

  • Des embarcations de plus de 6 tonnnes,
  • Une construction à base de rondins en épicea local, plus léger que le mélèze
  • Un assemblage selon les techniques de l'époque, en partant du bois brut
  • Des radeaux qui permettent donc d'aller plus vite que le courant

La descente quand à elle se fait aussi selon les organisations de l'époque, en équipée :

  • Des rameurs et un barreur apprétés en tenues vestimentaires de l'époque
  • Chacun a son rôle: le barreur lit la rivière, comme un patron de raft, les rameurs permettent d'accélérer/freiner, au son du barreur.

Les passages de la vague du Rabioux et de celle de la Clapière sont épiques pour les équipages. Ils terminent leur course le long du plan d'eau, face à la stèle.

 

Une belle vidéo de l'édition 2016 pour vous donner envie

Marc
Membre depuis juin 2016
Embrun France

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